Ah, le purin de consoude… ce nectar végétal dont raffolent nos tomates, nos courgettes et même nos rosiers ! C’est un incontournable dans mon jardin bio, et depuis que je le prépare moi-même, je ne peux plus m’en passer. Aujourd’hui, j’ai envie de lever le voile sur ma recette personnelle de purin de consoude : ce que je mets exactement dedans, pourquoi, et comment je l’utilise. Si vous avez envie de doper vos plantations de manière totalement naturelle, vous êtes au bon endroit.
Pourquoi la consoude et pas une autre ?
On parle souvent d’ortie pour les purins, mais la consoude mérite tout autant sa place sur le podium des plantes magiques du jardin. Pourquoi ? Parce qu’elle regorge de potassium, un nutriment clé pour la floraison, le développement des fruits et le renforcement des tissus végétaux. Contrairement à l’ortie, qui est plutôt azotée (idéale en début de saison pour stimuler la croissance), la consoude prend le relais lorsqu’il faut soutenir la formation des fruits.
Moi, je la surnomme « l’alliée des tomates » ! Sa richesse en potasse (K) en fait une vraie potion magique pour tout le potager après la plantation. En prime, elle contient du calcium, du fer, du magnésium, de l’allantoïne (qui favorise la régénération cellulaire chez les plantes, rien que ça), et un cocktail de vitamines naturellement présent dans ses racines et ses feuilles.
Quand et comment je récolte la consoude
La consoude (Symphytum officinale ou la très prisée « Bocking 14 ») est une plante généreuse qui peut être récoltée plusieurs fois par an. Personnellement, je la cueille trois fois : début mai, fin juin et début septembre. Choisissez une journée sèche (sinon votre purin risque de fermenter trop vite et sentir… disons, plus que de raison 💨).
Je coupe uniquement les feuilles, surtout celles bien vertes, épaisses et intactes. Les tiges peuvent être utilisées aussi, mais je les hache finement pour faciliter la macération. Important : ne prélevez pas toute la plante, elle a aussi besoin de respirer.
Ma recette maison de purin de consoude
Voilà le cœur du sujet, ce que vous attendiez ! Après plusieurs essais, ajustements et discussions passionnées avec d’autres jardiniers lors des trocs de plantes, voici ce que je mets exactement dans mon purin :
- 10 kg de feuilles fraîches de consoude (pesées sans exagération, c’est souvent l’équivalent d’une grande brouette tassée)
- 100 litres d’eau de pluie (ou à défaut, de l’eau non chlorée)
- 1 poignée de mélisse ou de menthe (facultatif, mais ça aide à atténuer l’odeur et elle n’est pas désagréable pour les plantes non plus)
Je dépose tout ça dans une grande cuve en plastique (évitez absolument les contenants en métal, qui peuvent réagir avec les minéraux), je couvre à moitié pour que l’air circule tout en limitant les odeurs et je mélange quotidiennement. Et oui, c’est un peu comme une confiture, faut la surveiller chaque jour !
Combien de temps faut-il laisser fermenter ?
En général, le purin de consoude met entre 10 et 15 jours à fermenter. Le bon indicateur ? Les bulles. Tant que ça fait « bloup bloup », c’est en cours de fermentation. Quand les bulles disparaissent, c’est prêt. Attention, ce n’est pas le moment de perdre le fil, car un purin trop fermenté peut devenir trop concentré et potentiellement brûlant pour vos plantes.
Une fois prêt, je le filtre dans un vieux drap recyclé (parce qu’il faut bien leur donner une seconde vie à nos tissus fatigués). Je transvase le liquide dans des bidons opaques, à l’abri de la lumière, et je l’utilise dans les deux mois grand max. Plus et il perd ses qualités nutritives.
Et comment je l’utilise au jardin ?
Le purin de consoude est un excellent fertilisant, à condition d’être dilué :
- En arrosage au pied des plantes : 10 % de purin pour 90 % d’eau (soit 1L de purin pour 9L d’eau)
- En pulvérisation foliaire : 5 % maximum (plus concentré, et vous risquez d’abîmer les feuilles)
Je l’utilise à raison d’un arrosage tous les quinze jours sur mes plants de tomates, de poivrons, d’aubergines et sur toutes les plantes-fruits du potager. Les résultats ? Des fruits plus vigoureux, moins de maladies, et des voisins curieux qui viennent toquer à ma palissade pour savoir « ce que je donne à mes tomates pour qu’elles soient si dodues ! » (true story).
Les petits plus que j’ajoute parfois
Quand j’ai envie d’expérimenter un peu — ou quand j’ai un surplus d’herbes dans le jardin — je pimp un peu ma recette. Voici les extras que j’ajoute parfois, selon les besoins de mes cultures :
- 3 poignées de prêle séchée (riche en silice, idéale pour renforcer les tissus végétaux et prévenir les maladies fongiques)
- Un souffle de zeste d’agrumes séchés (oui, comme dans une salade ! Parfaits pour l’odeur et un petit apport d’acide citrique naturel)
- Quelques orties hachées si j’observe une baisse de vitalité – attention, pas trop sinon on relance un effet azoté
Mais croyez-moi, même sans ces petits bonus, un bon purin de consoude, bien fait, suffit largement pour booster un potager de manière remarquable.
Comment éviter les mauvaises odeurs ?
Ah, la question fatidique. Le purin de consoude est moins odorant que celui d’ortie, mais soyons honnêtes : ça sent un peu… la vase. Pas de panique. Voici mes astuces anti-nez bouché :
- Ajoutez une poignée de mélisse, de lavande ou de menthe lors de la fermentation
- Couvrez partiellement votre récipient pour limiter les envolées nauséabondes sans bloquer la fermentation
- Placez la cuve à l’écart des zones de passage : au fond du jardin, derrière un buisson, c’est parfait
Et puis… une bonne odeur ne fait pas pousser les tomates ! 😉
Le mot de la fin (avec les bottes pleines de terre)
Faire son purin de consoude, c’est renouer avec une forme de simplicité et d’autonomie au jardin. C’est accessible, peu coûteux, 100 % naturel, et incroyablement efficace. Que vous ayez un balcon végétalisé ou un potager XXL, cette « soupe verte » peut devenir votre meilleur allié.
Alors si vous avez un coin de jardin où la consoude pousse librement, ne la regardez plus comme une plante ennuyeuse. Récoltez-la, hachez-la, faites-la fermenter… et observez vos cultures reprendre des forces comme jamais !
Et vous, avez-vous déjà testé votre propre recette de purin de consoude ? Je serais ravie de lire vos astuces et variantes dans les commentaires. Le jardinage, c’est encore meilleur quand on partage nos secrets de bonnes femmes des champs 🌿


